Bonjour Boulabassi! Peux-tu te présenter et nous en dire un peu plus sur ton parcours ?
Je m’appelle Boulabassi Coumaré et je viens du Mali. Je suis né à King dans la commune rurale de Falo, à environ 200 km à l’est de Bamako. À sept ans, j’ai quitté mes parents pour fréquenter l’école publique à Falo aux côtés de mon grand-père maternel.
Quel était le métier de tes rêves quand tu étais enfant ?
Durant mon enfance, je rêvais de devenir économiste. Lorsque j’ai eu mon baccalauréat en sciences humaines, j’ai voulu continuer mes études à la Faculté des Sciences Juridiques et Economiques, en option économie. Malheureusement, cela a coïncidé avec la décision de certaines réformes de l’enseignement supérieur au Mali. Ces réformes excluaient les bacheliers en sciences humaines de poursuivre leurs études en économie, à la Faculté des Sciences Juridiques et Economiques. Face à cette décision, mon rêve d’être économiste était brisé et il fallait faire un autre choix. J’ai donc opté pour la socio-anthropologie à la Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines pour me mettre au service du développement communautaire.
En quelle année as-tu commencé à travailler chez VSF-Suisse ?
J’ai d’abord commencé à travailler chez CAB Demeso, une ONG malienne, partenaire de VSF-Suisse depuis 2005. Mon rôle était de soutenir les organisations de producteurs de lait au Mali qui s’occupaient de la valorisation du lait local. Cela s’est fait dans le cadre de deux projets mis en œuvre par CAB Demeso, sous la supervision de VSF-Suisse. En 2016, VSF-Suisse a ouvert le Bureau Pays Mali et a été mandaté pour mettre en œuvre le Programme d’Appui au Secteur de l’Elevage au Mali (PASEM), financé par la DDC. C’est ainsi qu’en 2017, j’ai rejoint l’équipe de VSF-Suisse en tant que conseiller spécialisé dans les chaînes de valeur du lait.
Quelle est ta fonction actuelle ?
Je suis conseiller pour la filière lait local. Je coordonne la coopération entre les acteurs pertinents du secteur. Je conduis des diagnostics de terrain en étroite collaboration avec les services techniques et les producteurs laitiers, ainsi que des études de marché rapides et des analyses d’acteurs. Mon objectif est d’identifier et de faire valider les mesures indispensables à la pleine participation des acteurs pour la collecte, la transformation, la distribution et la commercialisation du lait local, ainsi que la gestion durable des infrastructures et des équipements relatifs. Je facilite aussi les échanges entre les acteurs (autorités administratives et traditionnelles, collectivités territoriales, organisations de producteurs, opérateurs privés) pour aboutir à des accords indispensables à la mise en place d’un système de valorisation du lait local et qui soit économiquement rentable ainsi que générateur de revenus. J’accorde une attention particulière à l’amélioration du pouvoir économique et du statut social des femmes ainsi que des jeunes, en les aidant à s’organiser en coopératives. Je renforce également les capacités des acteurs sur les techniques de transformation et les bonnes pratiques d’hygiène et de qualité du lait. Depuis janvier 2023, j’assume également le rôle d’assistant en partenariat et capitalisation, en étroite collaboration avec notre directeur national, Salomon Nikiéma.
Quelle est la partie de ton travail que apprécies le plus ?
Renforcer les capacités des acteurs tout au long de la chaîne de valeur du lait. Cela permet d’améliorer leur performance et de les rendre plus compétitifs sur le marché.
Quels sont les principaux défis dans ton travail ?
- Organiser et structurer les acteurs de la filière laitière en coopératives pour une meilleure valorisation du lait local.
- Assurer la rentabilité économique des infrastructures et des équipements de production, de transformation et de commercialisation du lait local.
- Assurer l’autosuffisance en lait et en produits laitiers des familles de pasteurs et d’agropasteurs ainsi que de toute la communauté.
- Produire du lait et des produits laitiers locaux répondant aux normes standards d’hygiène et de qualité afin de faciliter la création d’emplois et d’opportunités pour les acteurs de la filière laitière locale.
Quel est le souvenir de ton travail que tu n’oublieras jamais ?
Dans le cadre d’une action commune avec différents groupes d’intérêt, parfois opposés, nous avons pu sécuriser des infrastructures et des équipements dans une zone d’intervention en situation de conflit.
Qu’est-ce qui, selon toi, est différent dans le travail de VSF-Suisse par rapport à d’autres organisations ou acteurs ?
La responsabilisation des acteurs comme stratégie d’intervention. Ce qui permettra d’assurer la durabilité de nos actions.
Quelle est ta passion en dehors du travail ?
Le sport et l’élevage.
Y a-t-il quelque chose que tu désirerais partager ?
Aujourd’hui, notre pays vit dans un contexte de conflit nécessitant plusieurs interventions humanitaires. A mon sens, pour que ces interventions soient pertinentes et efficaces, il faut qu’elles soient adaptées aux besoins des populations en combinant l’aide humanitaire, la promotion de la paix et le développement durable. C’est cette approche nexus que nous adoptons à VSF-Suisse !
Merci pour ton engagement, Boulabassi!