Initiative de réconciliation de la lutte contre la pauvreté et de la protection de l’environnement
Aperçu des projets:
Pays
Togo
Nom du projet:
APFA
État du projet
terminé
Durée:
Début: | 01.05.2014 |
Fin: | 31.07.2017 |
38 mois |
Budget
En collaboration avec
- Canton de Genève, Canton de Berne, Ville de Berne, Canton de Bâle-Ville, Canton de Glaris, Canton d’Appenzell Rhodes extérieures, Fondation Margarethe und Rudolf Gsell, Fondation Ernst Göhner, Fondation Margaret und Francis Fleitmann, Fondation Karl Mayer, Fondation Vontobel, Commune de Riehen, Commune de Küsnacht
Zone du projet
Sujets
Tags
Contexte du projet:
Le Togo est l’un des pays les plus pauvres du monde. Pour survivre, les habitants de la forêt d’Abdoulaye avaient l’habitude d’exploiter les ressources naturelles de la zone en recourant à des activités extrêmement néfastes pour l’environnement et la biodiversité : braconnage, déboisement ou feux de brousse. En 2004, le gouvernement togolais a classé la forêt et interdit de ce fait l’exploitation de cette zone de 300 km2. Toutes les communautés villageoises situées à l’intérieur du périmètre concernée ont été expulsées, la relation entre les villageois – qui s’installèrent en périphérie de la forêt – et les autorités s’est détériorée. Exclus des processus de décision, les paysans vivaient le classement de la forêt en zone protégée comme une forme d’oppression. Les populations riveraines ont d’autre part continué à se livrer au braconnage et au déboisement pour subvenir à leurs besoins. Mené dans trois villages, notre projet APFA a associé protection environnementale et réduction de la pauvreté en offrant des perspectives durables aux habitants et en développant leurs capacités.
Projet:
Le but du projet de VSF-Suisse au Togo est de montrer à la population des alternatives à l’utilisation illégale de la forêt. En outre, les habitants sont informés sur l’environnement par une campagne de sensibilisation.
Un système de microcrédit sera utilisé pour développer des activités génératrices de revenus basées sur la distribution de bétail. Grâce aux moutons, aux chèvres et aux poulets, les familles bénéficient d’une sécurité alimentaire et créent un revenu régulier en vendant les produits animaux. Afin de garantir la poursuite des mesures après le retrait de VSF-Suisse de la région, chaque famille s’engage à transmettre les premiers jeunes animaux à d’autres familles nécessiteuses du village.
Afin que la population peut tire le plus grand profit que d’animaux en bonne santé, le projet encourage également la formation des auxiliaire-vétérinaires qui soutiennent activement les agriculteurs dans les questions concernant la santé de leurs animaux, les vaccinations et les campagnes contre les parasites.
Dans un premier temps, nous avons formé des associations paysannes locales, ce qui a permis le renforcement des paysans de la région dans les négociations avec les autorités. A ce jour, il existe 21 associations paysannes. La sensibilisation de la population à la protection de l’environnement a constitué un autre volet du projet. 2400 personnes ont participé à nos campagnes de sensibilisation et 500 écoliers ont bénéficié d’une éducation environnementale. Ce projet a également permis la création d’activités génératrices de revenus dans le secteur agro-pastoral. Ces initiatives, qui perdureront au-delà du projet, ont déjà amélioré la vie de 250 paysans et éleveurs. Des animaux – volailles et petits ruminants – ont été distribués et des enclos construits. Trois apiculteurs (9 au total) ont été formés dans chaque village et 45 ruches mises en place (15 par village) ; les premières récoltes ont déjà produit 19 litres de miel. Ainsi, en plus de fournir un revenu aux agriculteurs, le miel contribue aussi à la santé des villageois. Outre l’élevage des petits ruminants et l’apiculture, nous avons formés les habitants au maraîchage et à la sylviculture et implanté des pépinières dans chaque village. D’autre part, nous avons formé 6 auxilaires-vétérinaires qui peuvent traiter les principales maladies des petits ruminants et de la volaille, et ainsi soutenir leur communauté. Nous avons d’ailleurs sensibilisé les populations à l’importance de la vaccination et du déparasitage, des traitements qui sont aujourd’hui prodigués par les auxiliaires-vétérinaires présents dans chaque village. Les autorités rapportent qu’en trois ans, le nombre de braconniers a diminué de plus de 50% dans la forêt d’Abdoulaye. Les relations des villageois avec les autorités se sont aussi apaisées. Le projet de VSF-Suisse a permis aux populations de trouver des sources de revenus alternatives à celles provenant de l’exploitation illégale de la forêt. Nous avons vu également une véritable prise de conscience s’opérer au sein des populations et les comportements changer avec elle. Les anciens braconniers sont aujourd’hui des éleveurs de petits ruminants et membres des comités de gestion des feux de forêt, ceux qui auparavant coupaient du bois sont désormais actifs dans les pépinières et le reboisement, et les femmes qui fabriquaient auparavant du charbon se sont reconverties dans le ramassage et la transformation des noix de karité. Ce projet inspire par ailleurs les villages voisins qui le reproduisent avec les moyens dont ils disposent. Tous ces éléments positifs attestent de l’impact de nos activités et augurent d’un avenir meilleur pour les habitants mais aussi pour la forêt d’Abdoulaye et sa biodiversité.