Conversion progressive à l’élevage de dromadaires dans les zones affectées par le changement climatique.
Aperçu des projets:
Pays
Kenya
Nom du projet:
UPICAM
État du projet
terminé
Durée:
Début: | 01.01.2016 |
Fin: | 31.12.2018 |
35mois |
Budget
Zone du projet
En collaboration avec
Biovision, Gemeinde Küsnacht, Kanton Aargau, Karl Mayer Stiftung.
projets actifs
Objectifs:
Conversion progressive à l’élevage de dromadaires dans la zone affectée (zone ASAL) par le changement climatique.
- la distribution de dromadaires
- des formations à l’élevage des camélidés
- des formations aux maladies animales
- un soutien aux femmes actives dans la transformation et distribution du lait de dromadaire
- le développement d’un système de surveillance des maladies animales basé sur une application pour Smartphones.
Contexte du projet:
Le Kenya et la Corne de l’Afrique sont actuellement confrontés à une grave sécheresse à laquelle le comté d’Isiolo n’est pas épargné.
Dans ce contexte, les dromadaires présentent de nombreux avantages : ils continuent ainsi de produire du lait durant les périodes de sécheresse alors ce que n’est pas le cas des vaches et ils ont besoin de moins d’eau. De plus, le lait de dromadaires est très riche en vitamines C et en minéraux – notamment en fer –, et couvre plus de la moitié des besoins caloriques quotidiens de nombreuses familles pastorales. Les camélidés sont également d’excellent animaux de traits et leur viande est très appréciée.
Leurs pattes ont de surcroît un impact minime sur le sol et les plantes, ce qui est particulièrement importants dans des pays comme le Kenya où les conditions climatiques extrêmes entraînent notamment une dégradation des parcours.
Les dromadaires peuvent aussi se nourrir de plantes épineuses, et quand les vaches et les petits ruminants ont pâturé, les camélidés peuvent toujours trouver de la nourriture : ils peuvent en effet atteindre des feuilles se situant jusqu’à 3 mètres de haut.
Cependant, toutes les communautés pastorales ne sont pas formées à l’élevage de dromadaires, faute de connaissances sur la question. C’est pourquoi Vétérinaires Sans Frontières Suisse fournit aux communautés concernées des formations sur l’entretien des dromadaires, l’hygiène laitière et sa transformation.
Ce projet vise en partie particulièrement les femmes, qui sont souvent les membres de la communauté les plus vulnérables.
Projet:
A travers l’élevage de dromadaires, le but de ce projet est de garantir des moyens de subsistance et d’améliorer la sécurité alimentaire. VSF-Suisse a travaillé dans cet objectif avec cinq communautés du comté d’Isiolo pour identifier parmi elles les foyers les plus en détresse (ceux qui avaient besoin d’une aide d’urgence, les ménages dirigés par les femmes ou les familles particulièrement nombreuses Ces derniers ont bénéficié d’une distribution de camélidés.
Les bénéficiaires ont suivi une formation à l’élevage des dromadaires, à leur mode de reproduction et de nutrition, en plus d’être formés aux produits camélidés et à leur transformation. Ils ont à appris à reconnaître les principales maladies affectant ces animaux, comment les prévenir et les traiter. Les dromadaires ont en outre bénéficié de soins vétérinaires, ils ont été vermifugé et vacciné.
La sécheresse s’ajoutant à la rareté des ressources, le lait de dromadaire et ses dérivés revêtent une importance vitale. Aujourd’hui, on observe une augmentation du lait de camélidé à usage domestique et destiné à la vente, ce qui profite aux communautés dans leur ensemble et a un impact positif sur la sécurité alimentaire.
Dans ce domaine, la réduction des inégalités entre hommes et femmes étant également au cœur de ce projet, VSF-Suisse soutient des groupes de femmes impliqués dans la transformation et la commercialisation du lait de dromadaire. Elles apprendront à faire du fromage et du yaourt, et seront également formées à l’hygiène du lait.
L’un des groupes les plus avancés est la Coopérative de lait de dromadaire des femmes d’Anolei – Anolei Women Camel Milk Cooperative – dont les membres ont bénéficié de cours de gestion des affaires. Elles se sont présentées dans une banque locale pour organiser la gestion de leurs revenus et conclure un prêt qui participera à l’achat d’un véhicule. Le prêt sera remboursé par les revenus générés par la vente de lait, et le véhicule servira à transporter tout le lait de dromadaires d’Isiolo à Nairobi. Ce qui a déjà commencé à inspirer d’autres groupes travaillant dans la filière laitière à venir à Isiolo. Des initiatives comme la Coopérative de lait de dromadaire des femmes d’Anolei permettent aux communautés de mobiliser leurs propres économies.
Une autre dimension du projet concerne cette fois la technologie : une application récemment créée permettra de signaler les maladies du cheptel. Ceci s’avérera sans doute d’autant plus utile que la sécheresse est si intense que l’on assiste à une hausse des maladies animales, lesquelles frappent même les plus résistants : en effet, la situation est telle que même les dromadaires sont affectés.
Or, déplacer le cheptel dans des zones plus vertes n’est pas chose facile : ces régions sont souvent lointaines et la sécurité n’est pas garantie. La technologie est un outil pour nous aider à surveiller non seulement les maladies des dromadaires mais celles du cheptel en général. Dans cet objectif, des smartphones ont été distribués à des membres des communautés pastorales et des autorités locales désignés pour rendre compte des maladies.
Dans ce projet ciblant développement et réduction des inégalités entre hommes et femmes, VSF-Suisse travaille en étroite collaboration avec les communautés Leurs capacités de développement se trouvent ainsi renforcées et encouragées.