A partir de 2025, davantage de fonds de la coopération internationale auraient dû être alloués à l’Afrique subsaharienne. Au lieu de cela, ils seront investis dans la reconstruction de l’Ukraine. Ce n’est pas nécessaire ! L’Ukraine a besoin d’un budget propre et généreux pour la reconstruction. Mais le Sud ne peut pas se permettre de perdre de l’aide pendant ce temps. La campagne lancée aujourd’hui par Alli-ance Sud montre comment la Suisse peut soutenir l’Ukraine sans que le Sud ne doive payer.

Lorsqu’en 2020, le Conseil fédéral a décidé de retirer la coopération suisse au développement de l’Amérique latine, ce que de nombreuses organisations de développement regrettaient, il a été décidé de réaffecter les moyens ainsi libérés à d’autres régions prioritaires – et de renforcer ainsi la coopération internationale en Afrique subsaharienne, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. VSF-Suisse est active dans la coopération internationale en Afrique subsaharienne et contribue à améliorer la sécurité alimentaire et les conditions de vie sur place. Or, le renforcement des régions prioritaires initialement prévu n’est désormais plus possible dans la stratégie 2025-2028 si le soutien à l’Ukraine doit provenir de la même enveloppe financière.

Mais ce n’est pas tout ! Parallèlement, le Parlement discute de coupes massives dans la coopération internationale pour les années 2025-2028. Après ces coupes, on estime que la Suisse ne consacrera plus que 0,36% de son revenu national brut à la coopération internationale au développement. L’objectif de développement de l’ONU est de 0,7%, soit le double. Les réductions prévues signifieraient que les moyens consacrés à la coopération internationale sont au plus bas depuis dix ans. Mais les effets du changement climatique, les conséquences des conflits et les revers de la crise COVID-19 ne permettent pas de justifier une réduction de la coopération internationale.

C’est à juste titre que la stratégie prévue accorde l’importance nécessaire aux récents développements en Ukraine. L’Ukraine aura besoin de soutien pour sa reconstruction, y compris de la part de la Suisse. Mais pas au détriment des pays du Sud ! Il est incohérent de retirer du cadre financier de la coopération internationale les fonds nécessaires à l’aide humanitaire en Ukraine et de provoquer ainsi une diminu-tion des moyens financiers disponibles pour le Sud mondial en crise. Les moyens prévus de 1,5 milliard de francs ne suffiront pas pour un soutien durable de l’Ukraine, c’est pourquoi un financement en de-hors de la coopération internationale s’impose. En raison des “développements extraordinaires et non gérables par la Confédération” (art. 15, al. 1, let. a, de la loi sur les finances de la Confédération), il est justifié de comptabiliser les mesures de soutien en faveur de l’Ukraine comme des dépenses extraordi-naires. C’est également le sens de la réponse de VSF-Suisse à la consultation du Conseil fédéral.

L’objectif de la campagne et de VSF-Suisse est donc de faire en sorte qu’une part aussi importante que possible du soutien à l’Ukraine provienne de sources extérieures au budget de la coopération internationale. La stratégie de la coopération internationale est ainsi améliorée à trois égards : le Sud global ne doit pas payer le prix des conflits internationaux, l’aide humanitaire en Ukraine bénéficie d’un budget propre, planifié de manière durable et généreux, et la coopération suisse au développement est développée de manière à se rap-procher de l’objectif de développement de l’ONU mentionné ci-dessus.

Lisez le communiqué de presse d’Alliance Sud ici.

Visitez le site web de la campagne ici.

Zora Hebeisen
Stagiaire en Communication
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