Notre responsable programmes pour l’Afrique de l’Est, Frédérique Darmstaedter, a été interviewée le 9 juin dernier à la Radio Télévision Suisse au sujet du fléau de criquets pèlerins dans la Corne de l’Afrique. C’est un moment important pour VSF-Suisse car il permet d’attirer l’attention sur cette catastrophe.
C’est un premier succès – mais nous continuerons œuvrer sans relâche pour une meilleure grande visibilité du fléau.

VSF-Suisse est membre de la “Regional Desert Locusts Alliance”, une association d’organisations qui tentent de lutter contre le fléau des criquets pèlerins L’objectif est de préserver les semences, les récoltes, les denrées alimentaires et les aliments pour animaux dans les régions touchées Plus l’investissement dans cette lutte sera conséquent et plus la souffrance pour les gens et les animaux sera minime.

Frédérique Darmstaedter, responsable programmes pour l’Afrique de l’Est VSF-Suisse

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Pouvez-vous nous dresser un état des lieux de la situation aujourd’hui en Afrique de l’Est… Peut on mesurer l’impact de ce fléau sur les récoltes actuellement ?

Actuellement, les essaims matures sont en train de pondre leurs œufs dans de vastes zones arides et semi-arides en Éthiopie, au Kenya et en Somalie entre autres et bénéficient des conditions favorables de la saison des pluies.
Dans quelques semaines seulement, les larves passeront du stade juvénile au stade adulte avec des ailes, et c’est là que les criquets risquent de faire des ravages.
Or, ce sera justement la période où les cultures commenceront à germer.
En une seule journée, ils peuvent dévorer des cultures destinées à nourrir près de 35 000 personnes Jusqu’à 100 % de perte de récoltes pourrait avoir lieu dans les régions où se poseront les criquets lors de leur essaimage.

Pour lutter contre les criquets…il faut avoir recours aux pesticides. Qu’en est-il dans ces régions ?

Oui et à ce jour, la principale méthode de lutte contre les essaims et les bandes larvaires de criquet pèlerin consiste à appliquer des insecticides avec des pulvérisateurs.
Ils sont p.ex. montés sur véhicule, sur aéronef ou portés par l’homme.
Le recours à la pulvérisation des essaims avec des pesticides chimiques est effectivement répandue en Arique de l’est et devrait se poursuivre tel quel.

«Cela a forcément un impact écologique…est ce qu’on peut le mesurer ?

Je ne pense pas que l’impact peut être quantifié de manière exhaustive pour le moment.
Par contre, nous savons que ces pesticides chimiques ne ciblent pas spécifiquement les criquets et pourraient malheureusement donc tout aussi bien affecter d’importants pollinisateurs comme les abeilles, entre autres. C’est pourquoi Il est nécessaire d’adopter d’autres approches plus respectueuses de l’environnement.
Parmi les méthodes appropriées et utilisées plus localement, et dont on a connaissance chez VSF, on peut citer la lutte mécanique des criquets qui consiste à :

  • Détruire les œufs en creusant le sol pour exposer les œufs au soleil ;
  • étruire les nymphes en les enterrant dans des tranchées .
  • On peut parler aussi de l’utilisation de produits de contrôle biologique à base de champignons.

Le criquet lui-même est une source de protéine pour les hommes et aussi les animaux…a condition bien sûr qu’il n’est pas été pollué par les pesticides…

Tout à fait. Le criquet convient à la consommation humaine et à l’alimentation animale, avec une valeur nutritionnelle excellente constituée essentiellement de protéines et de graisses
Les criquets récoltés sont habituellement frits, rôtis ou bouillis et mangés immédiatement ou bien séchés et consommés plus tard. Quelques éléments importants à relever:
Ajouté à la farine de millet, ils servent même d’aliment complémentaire aux bébés.
séchés au soleil, ils peuvent également être transformés en rations alimentaires pour le bétail.
Et ils peuvent bien sûr devenir une source de revenus, en particulier pour les jeunes et les femmes.

Et je suis heureuse de vous informer que VSF-Suisse vient de remporter un financement de la Fondation Biovision pour lancer un projet pilote de récolte et d’utilisation des criquets dans l’alimentation humaine et animale au Kenya.

Nous poursuivrons nos efforts pour attirer l’attention sur ce qui se passe dans la Corne de l’Afrique et nous attendons assurément le lancement de notre projet pilote au Kenya, qui a été rendu possible grâce à notre partenaire importante Biovision.

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